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Photo du rédacteur Céline MyParistourguide

Le Lion dans l’Art et dans la symbolique

Dernière mise à jour : 13 oct. 2020


En cette journée mondiale du Lion, intéressons-nous au roi des animaux que nous croisons finalement bien souvent au cours de nos visites de musées, voyages, et pérégrinations artistiques.


Comme les chevaux ou les bovidés, il fait partie des "stars" du bestiaire artistique et symbolique et se retrouve représenté dès les premiers temps de l’Humanité.

On le trouve sur les murs des grottes ornées, en particulier dans la grotte Chauvet. Les hommes s’inspirant des animaux qu’ils croisaient au quotidien, ils représentent le lion des cavernes, espèce présente en Europe à l’époque et bien sûr disparue depuis... Quoi que... En cherchant bien…







Lions de la grotte Chauvet.


En sculpture, depuis 40 000 ans avec l’Homme Lion : une corne de mammouth sculptée absolument fascinante retrouvée au Sud Est de l’Allemagne. Le corps de l’homme est mêlé à la tête du lion.

Elle fut découverte en 1939 et conservée aujourd’hui au musée d’Ulm, elle mesure environ 30 centimètres.

Elle pourrait se trouver aujourd'hui dans un musée d'art contemporain n'est ce pas ?





L'homme Lion - Musée d'Ulm


Dès les cultures antiques, il est rapidement identifié en figure de gardien : Gardien du temple, gardien de la tombe, gardien du trône … Des vivants, des puissants et des morts…


Telle la cité Hittite d’Hattusa, on y trouvait la Porte du roi, la porte des Sphinx et celle des Lions.

Admirons ce splendide lion de la porte d’Ishtar à Babylone…





Lion d'Ishtar


En Egypte, la déesse Sekhmet est lionne : féroce, destructrice, chasseresse et redoutée, son fils Mahès est lui aussi dieu à la tête de Lion, leur cité est Léontopolis. On y élevait ses animaux en leur honneur.







Le Sphinx, lui aussi possède un corps de lion, et une tête humaine, c’est Pharaon qui garde et protège, mêlant la force de l’animal et la sagesse de l’homme.





C’est aussi aux Égyptiens que l’on doit les premières fontaines à « têtes de Lion », le Nil entrait en crue lorsque le soleil entrait en constellation du Lion, entre fin Juillet et fin Août, l’eau et le lion ensemble étaient alors de bon augure.

Cette tradition perdurera très longtemps, on en a un bel exemple au musée du Louvre avec le lion de Monzon au musée du Louvre.





Le Lion de Monzon (Espagne) Musée du Louvre


On le retrouve aussi dans le signe zodiacal du Lion, signe de feu et de lumière à la même période de l’année.


Les Romains continuent de le représenter en gardien, royal et solaire mais lui ajoutent une légère ambivalence, sa force peut aussi devenir symbole de domination.


Tuer le Lion de Némée est la première tâche d’Hercule !

Elevé par Héra, fils de Sélené, déesse de la lune, ce Lion-monstre fait régner la terreur à Némée, sa peau est impénétrable, les flèches rebondissent sur son cuir !

Hercule doit le frapper et briser sa massue pour venir à bout du monstre. De sa peau il se fera un manteau aussi protecteur qu’une armure. Sa tête deviendra sa coiffe.





Hercule et le lion de Némée par Rubens


Pour les premiers chrétiens, le lion est l'instrument du martyr dans les cirques romains mais aussi symbole de sainteté avec Saint Daniel, que les Lions épargnent, il sera souvent représenté avec ces animaux ensuite, les lions de Daniel ne portent pas d’auréoles.

Alors que ceux de Saint Marc parfois...





Daniel par James NorthCote


Ne l'oublions pas Saint Marc d'ailleurs !

Les quatre évangélistes sont souvent par représentés par un Tétramorphe, ou les « quatre êtres vivants » : Symbole de l'humain, sous ses 4 composantes.

Le taureau est le symbole du corps et des forces de l'Homme, c’est Luc.

L'Homme est le symbole de l'esprit, et des pensées, c’est Matthieu.

L'aigle est le symbole de l'âme, c’est Jean.





Tétramorphe au portail central de la cathédrale de Chartres.


Enfin le lion est le symbole du cœur et des passions, c’est Marc.

Son récit de l’évangile s’ouvre avec un passage prophétique : « une voix qui crie dans le désert », associée au rugissement d’un lion !

Il devient emblème de la Justice, symbole christique de la résurrection et protecteur de la cité des Doges.





Au Moyen Age, l’animal renforce son statut royal et solaire, en protecteur, gardien, et dirigeant du peuple.


L’héraldique lui réserve une place de choix et sa force sert au propriétaire du blason : On le retrouve sur le blason de la Norvège, de l’Ecosse, de la ville de Lyon - Même pas besoin de vous expliquer pourquoi...- , de la ville d’Arles, et bien sûr de l’Angleterre sous les rois Plantagenets.

Henri II Plantagenet Roi d'Angleterre avait deux lions au blason, souvenir de ses racines Normandes, son fils Richard en ajoutera un troisième, hommage à l’Aquitaine et à sa mère Aliénor. Ce dernier deviendra aussi le « Cœur de lion ».

L’animal est plus que jamais associé à la grandeur, la vaillance, la force, le courage et la chevalerie !

Notons avec amusement qu’en héraldique il est souvent dressé sur ses pattes arrières, on le nomme lion uniquement si sa tête est de profil, si elle est de face alors il est officiellement « léopard ».


Les siècles suivants continuent de le représenter, bien souvent dans un contexte de puissance.

Même La Fontaine contemporain de Louis XIV, dans sa fable Le Lion et le Rat nous rappelle que le roi des animaux se doit de toujours mesurer sa force.


« Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :

On a souvent besoin d'un plus petit que soi.

De cette vérité deux Fables feront foi,

Tant la chose en preuves abonde.

Entre les pattes d'un Lion

Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.

Le Roi des animaux, en cette occasion,

Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.

Ce bienfait ne fut pas perdu.

Quelqu'un aurait-il jamais cru

Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?

Cependant il advint qu'au sortir des forêts

Ce Lion fut pris dans des rets,

Dont ses rugissements ne le purent défaire.

Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents

Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.

Patience et longueur de temps

Font plus que force ni que rage. »

Un bel exemple militaire avec le lion de Belfort!

Sculpture monumentale dans la falaise de Belfort par Auguste Bartholdi.


Il tient sous sa patte une flèche qu’il a arrêté, symbolisant la résistance de la ville menée par le général Denfert Rochereau lors du siège des troupes prussiennes en 1870. Belfort sera le seul territoire à rester Français au milieu de l’Alsace devenant Allemande.






Nous pourrions parler des lions de Trafalgar Square, au pied de la colonne de Nelson, ils auraient la même signification et travaillent à représenter la grandeur de la marine anglaise.






La peinture romantique nous a offert quelques beaux lions, ou lionnes plus naturalistes à admirer dans les musées, regardez cette tête de lionne de Géricault.





Tête de lionne par Géricault


Dans notre culture moderne a-t-on vraiment oublié toutes ses significations ?

Je ne crois pas !

Que d’exemples dans notre inconscient collectif !

Entre le lion peureux du magicien d’Oz, Aslan du monde de Narnia, … Simba, Mufasa, on en pleure encore !

Et le blason de Gryffondor alors ! N’est-il pas toujours symbole de courage, hardiesse, force et générosité ?






Sur ce je vous laisse méditer et me précipite relire Le Lion de Joseph Kessel…


A bientôt,




Céline My Paris tour guide.

1 108 vues1 commentaire

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1 Kommentar


nlardet
31. Okt. 2020

Merci Céline pour cette belle évocation. J'adore moi aussi les lion.ne.s de la Grotte Chauvet (quelle faune incroyable en nos contrées à cette époque !) et plus tard ceux.celles de la porte d’Ishtar. J'ajouterais personnellement cette belle "Chasse au lion", bas relief assyrien (British Museum).


Peut être un jour une évocation de Goupil ? Animal lui-aussi légendaire de l'Atlantique au Pacifique :-)


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